mercredi 15 février 2012

De Warderick Wells à Black Point

8 février : Nous lâchons la grosse boule de mooring # 4 de l’ancrage nord de Warderick Wells pour faire 3 1/2 mille et s’accrocher à la boule #S1 de la même ile mais du coté sud. On n’a pas à faire beaucoup de millage pour se retrouver dans un tout autre décor… Nous allons visiter le Pirates Lair là où les pirates se réunissaient pour faire la fête. Endroit idéal pour ces bandits de la mer, caché derrière un banc de sable, avec un puit d’eau douce, beau décor. La plage s’appelle Capture Beach, sur l’ile d’en face c’est Escape Beach, tout y est pour faire un beau conte d’enfant. Pendant quelques heures on se retrouve comme des enfants à imaginer la scène. J’aimerais bien dans quelques années y emmener mes petits enfants. Juste à coté à Hog Cay il y a un rocher percé, où la marée y entre en faisant de grosses vagues, on va y jouer avec le dinghy. Nous sommes seul à cet ancrage, Capi aime bien, enfin on a trouvé notre plage déserte. Entre nos petites visites d’une ile à l’autre, petite marche sur la plage et baignade. À l’heure du souper un petit groupe de Yellow Jack se tiennent autour du bateau. Dommage que nous soyons dans le parc, interdiction de pêcher mais ils sont photogéniques ces poissons. Que pouvons nous demandez de mieux comme journée?
Mur construit dans les années 1700 qui traverse toute l'ile

Repaire des pirates
Juste une belle photo

Capitaine nous indique la direction vers l'Europe
Yellow Tail Jack




Photogénique n'est-ce pas?

9 février : Ce matin on lâche le mooring à 9h30. Encore une très belle journée en perspective. On jette l’ancre à Big Majors Spot (juste à coté de Staniel Cay) à 1h15. Nous avons voyagé seul aujourd’hui mais en arrivant nous retrouvons plusieurs de nos connaissances «New Life», «U5», «Féale», «Blues Braker». À peine ancré on met le dinghy à l’eau pour aller voir les cochons sauvages. Effrontés ces cochons, ils sont tellement habitués de se faire nourrir par les boaters qu’ils nagent jusqu’au dinghy et il y a un qui tente d’embarquer avec nous, j’ai dû le repousser de la main. Une petite frousse ayant peur de me faire mordre… Certains touristes leurs offrent de la bière. Ensuite on se dirige en dinghy à Sandy Cay (la plage de la photo sur le Chart Book des Exhumas) à 1 ½ mille où à marée basse, comme nous le sommes présentement, la plage s’éternise, il faut marche 200 à 300 pieds pour avoir de l’eau à mi-jambe.  Aujourd’hui fut la journée la plus chaude et par chance pas de vent.
Tous les touristes nourissent les cochons sauvages
C'est lui qui a voulu embarquer dans le dinghy
Sandy Cay

10 février : Pour commencer la journée un autre petit tour de dinghy (qui se prend toujours pour une piscine…) d’environ 1 ½ mille pour se rendre sur l’ile de Staniel Cay, acheter les menus denrées fraiches qu’il nous manque. Malheureusement en s’y rendant Capi échappe le VHF portable à l’eau par chance nous en avons acheté un étanche. $$$$ L’épicerie ici, par contre le village est très beau et très paisible. C’est seulement le deuxième village Bahamien que nous explorons (le 1ier : Bimini). C’est plutôt ce genre que nous recherchons et non les villes. Pas de trafic et des coqs qui ‘’coquericottent’’ ici et là. De retour au bateau juste le temps de placer l’épicerie et nous repartons plonger dans la grotte du film de James Bond 007 Thunderball avec l’équipage de «Féale». Cette plongée est d’une magie incroyable. Brigitte a apporté des biscuits soda pour nourrir les poissons. Des centaines de poissons multicolores viennent jusqu’à grignoter nos habits de plongée. Moi qui d’ordinaire ne tolère pas ces petites bêtes, je suis rendu à tenter de leurs toucher. Au retour petit arrêt au bateau ramasser la Hawaïenne Sling (genre de lance pour harponner les poissons) et Capi change sa casquette pour celle de pêcheur. Malheureusement pas de souper de poisson pour ce soir Michel doit perfectionner sa précision.

Plage où on laisse nos dinghy pour aller sur terre à Staniel Cay

Le port de Staniel Cay

Poste de police sans prison et remarquez que les arbres sont en fleurs
Aéroportb de Staniel Cay

Terminal et douane de Staniel Cay
Poste de pompier de l'aéroport

11 février : 5h30 on se fait réveiller par la houle, ça brasse. Moi je retourne au lit mais Capi est incapable de dormir par un temps pareil. Trois fronts froids nous ont été annoncés pour dimanche mais dame nature en a décidé autrement (1 ½ journée d’avance), on est en plein dedans. Nous sommes 32 bateaux à l’ancre, certains quittent, d’autres arrivent. En fin d’après-midi recomptage nous sommes toujours 32. Ce matin «Féale» a décidé de changer d’ancrage et comme son voilier de 28 pieds n’a qu’un moteur hors-bord de 10 HP (inutilisable par un temps pareil, le moteur sortirait de l’eau), il fait toutes la manœuvre à la voile. Chapeau capitaine Stéphane et amiral Brigitte vous êtes des AS. C’est dommage que la température soit si mauvaise car l’ile de Staniel Cay a organisée un genre de petite foire au bénéfice de la bibliothèque municipale et la plupart des équipages n’osent pas débarquer à terre, surveillance oblige et en plus le tour de dinghy serait trop aventureux. Toute la journée ça a brassé en pas pour rire. En fin d’après-midi quelques équipages bravent le mauvais temps pour se rendre à la petite plage la plus près question de se remettre l’estomac à la bonne place. C’est vraiment une journée gaspillée à attendre qu’elle passe et en soirée la température se dégrade un peu plus comme si ce n’était pas assez. Vérification du VHF, nous constatons qu’il s’est noyé il faudra en acheter un autre.
Il y a de la vague...
On se fait brasser...
Levée de l'ancre sous voiles sur «Féal»
Manoeuvre pas facile mais fait à la perfection...
Voyez la vague quand elle frapppe la proue
La vague rendue à la poupe

12 février : Quelle nuit d’enfer nous venons de passer. Des vents forts comme nous n’avons jamais connu à l’ancre et une vague qui faisait rouler le bateau dans tous les sens. Les vagues cognaient sous la coque pour ensuite frapper la plateforme de baignade et notre réservoir à eau en  Stainless Steel qui est au quart de sa capacité brasse et fait un bruit d’enfer. Nous avons à peine dormi 2 heures et ce, en se relayant toujours pour surveiller l’ancrage. À l’heure du diner ça brasse encore mais là on a besoin de trouver un petit coin où nous n’aurons pas à chercher notre équilibre. Capi vide donc le dinghy dans la grosse vague et nous partons pour la plage. À notre grande surprise cette petite plage est toute aménagée par les boaters qui passent par ici. Tout y est, table de pick-nick, chaises, trou à feu, attaches à dinghy. Deux bateaux Australiens dont «Remide» on apporté du bois trouvé sur les plages avoisinantes et ont préparé le feu. Ces deux gentils capitaines ont fait un appel VHF annonçant qu’ils allument le feu à 5h et que tous les bateaux y sont invités. Bravos messieurs pour l’initiative. Surprenant toutes les nationalités qui s’y retrouvent : Suisse (2), Australien (2), Allemand (1)  et Canadien (4). Après avoir discuté, on conclu qu’on échangerait bien les 32 h qu’a durée ce front contre une tempête de neige… Et oui même au Bahamas parfois on voudrait se trouver ailleurs… Malheureusement il fait froid et à 5h comme nous ne sommes pas habillé pour le froid et que nous sommes fatigués nous retournons au bateau. La mer et les vagues se sont enfin calmés nous pourrons DORMIR cette nuit.
Réunion de boaters autour du feu

13 février : Une super de bonne nuit réparatrice, 11 h de sommeil ça remet un équipage en forme. C’est frisquet ce matin. Il parait que c’est une des journées des plus fraiches de l’hiver ici. Il vente encore mais c’est très raisonnable. Capi-mécano examine encore la génératrice qui se porte de mieux en mieux mais qui n’est pas encore au stade de guérison complète. Ensuite nous retournons pour une dernière petite excursion à Staniel. Plus de jasette que de visite, nous sommes en groupe et rencontrons «Blues Braker», «Chummy» et «Casabella». L’équipage de «Féale» soupe sur «B to B», eux repartent vers Nassau demain, visite oblige. Guylaine de «Taranga 2» nous fait la livraison de son Ba-Ba au Rhum qui est un délice. Attention Guylaine on pourrait te demander d’être notre chef pâtissière attitrée. Merci c’était un régal. Vers 11 h PM on fait un peu le saut en apercevant un traversier qui zig-zag à travers des bateaux à l’ancre pour se rendre à la marina. Tout un capitaine aux nerfs d’acier, il a due faire plusieurs manœuvres d’avant et d’arrière et faire déplacer2 bateaux avant d’aller faire sa livraison pour ensuite recommencer le même manège pour repartir. C’est une chose qui ne se verrait jamais par chez nous, ça prendrait une voie navigable de 35 pieds de creux, de quelques centaines de pieds de large entre les bouées de navigations et quelques dizaines de bouées d’interdiction d’ancrage pour qu’un tel bateau s’aventure dans ces eaux…

14 février : BONNE ST-VALENTIN. Pour commencer la journée avant d’aller faire le plein d’eau, Michel doit ouvrir la trap de visite du réservoir à eau afin de savoir ce qui mène un bruit d’enfer quand le bateau brasse. Un montage de tuyaux de plastique qui devait à l’origine servir à retenir un peu l’eau lors de brassage s’est défait et se retrouve en morceaux au fond lors des nombreuses tempêtes de vent que nous avons traversée. Capi le retire. On lève l’ancre pour se diriger vers la marina de Staniel faire le plein d’eau, de diesel et d’essence. Ici l’eau est au compteur, 193 gl nous coute 77.$. Pour le genre de voyage que nous faisons il ne vaut pas la peine d’acheter un désalinateur (équipement très dispendieux), notre réserve étant assez grande pour ne pas être obligé de toujours en chercher. De puis l’installation d’une entrée d’eau salée dans la cuisine (ce qui économise beaucoup notre réserve), notre dernier remplissage s’est fait à Nassau, le 19 janvier. Les distances que nous parcourons sont tellement courtes que nous consommons beaucoup plus d’eau que de diesel. Le plein fait nous nous dirigeons vers Black Point où nous nous ancrons et retrouvons au moins 8 bateaux avec lesquels nous fraternisons. Je crois que pendant l’hiver il y plus de Canadiens dans les Bahamas que de Bahamiens, c’est incroyable. Finalement on ne pratique pas tellement notre anglais, il y a trop de Québécois… Sorite de groupe au restaurant pour la St-Valentin. Nous sommes 26 personnes à souper Scorpio, nous sommes 26 canadiens… Encore une belle journée de soleil et de plaisir.

15 février : Ce matin je suis au lavage, avec une connection internet mais nous sommes 4 à 5 ordis branchés en même temps, juste dans la laverie (en plus de tous ceux qui sont branchés à l'extérieur ou dans leur bateau). Capi lui est en salle d'opération de la génératrice, entre nous il préfère faire de la mécanique plutôt que du lavage. Vers 3h Michel croit avoir trouvé par où la génératrice gobait de l'air, ça fait 4h qu'elle fonctionne sans défaillir. Aujourd'hui il y a des passages nuageux alors après son travail de mécanique Capi retourne en chirurgie sur le VHF portable qui s'est noyé il y a quelques jours. Absolument rien à faire il n'est pas réanimable, il devra retourner chez son fabricant. Très malcommode sans VHF portable dans les iles, c'est notre moyen de communication lorsque nous sommes à terre, nous en achèterons un autre à Georgetown.