mercredi 23 mai 2012

De Waterford NY à Repentigny QC


15 Mai : Ce matin, la grosse job, démâter. 20 minutes plus tard c’est fait, on ne veut surtout pas narguer nos amis voileux… Le reste de la journée se résume en pluie, pluie et pluie. On a bien fait de ne pas se déplacer car faire des écluses par un temps pareil ce n’est pas amusant. Journée repos.

16 Mai : La journée commence difficile, la sortie du quai par fort vent entre deux autres bateaux. Bon c’est fait. Ensuite, la danse entre les débris. On a baissé le mât mais on a laissé le bimini en place. Au premier pont, Ouf! une bonne frousse, ça passe trop juste et il y a des ponts avec moins de clairance plus loin. Pas de chance à prendre, Capi l’abaisse pendant que je barre. Avec la crue du printemps et la pluie diluvienne d’hier, la rivière est très haute. Ce matin c’était très nuageux, ça ne s’annonçait pas bien mais le ciel s’est dégagé rapidement, le soleil et la chaleur font la majeure partie du trajet avec nous. Journée éclusages, on a fait 9 écluses. Entre la 8 et la 9 le ciel devient ‘’ménaçant’’ (quelques amis vont comprendre l’expression…) en quelques minutes. Une ligne d’orage nous suit. Oh! Oh!, les éclairs juste derrière nous. OH! Non, on veut passer cette écluse avant que ça nous tombe dessus! L’éclusier active le pas quand il jette un coup d’œil sur le ciel : ‘’ Je crois que vous avez le temps de la faire avant que l’orage arrive’’. ET Oui, Merci Mon Dieu, on a juste eu le temps de s’amarrer au quai qui est à la sortie de l’écluse et l’orage commence. On est bénit!!!

Des débris de ce genre qui flottent dans la rivière


Les bouées sont preque calées dans l'eau

Les travaux dans le canal Champlain

Les beaux petits tugsdestravailleurs

Quelle vie de vaches qui vivent sur le bors du canal

Belle journée n'est-ce pas???

Ça c'est la belle couleur de l'eau de la Hudson et du Canal Champlain!!!

B to B démâté vue de la passerelle de l'écluse


17 Mai : Après une petite jasette avec Christian de «Aquarel II» (un français qui a fait la transat), on détache les amarres afin d’être chronométré avec ce bateau pour les deux écluses qu’il nous reste à faire. On ne veut pas avoir à attendre 1/2h devant des portes d’écluse. 10h 15 on sort du canal Champlain pour faire notre entrée dans le lac (qui pour quelques milles ressemble plutôt à un canal qu’à un lac). Belle navigation, on n’a plus à s’en faire avec la marée et les profondeurs. C’est pénard comme dirait nos amis de «New Life». Ancrage à Partridges Harbor. Au programme le remâtage qui s’avère plus ardu que prévu puisque Capi a voulu apporter quelques changements aux poulies de la bôme et ça ne fonctionne pas comme prévu. On a dû s’y prendre à trois reprises. La journée est restée fraiche mais à l’ancrage, à l’abri du vent c’est très confortable.
On suit le chemin de soleil entre les deux lignes d'ombre


18 Mai : Ce n’est pas chaud encore aujourd’hui, 10° au levé, je pensais que c’était le printemps, ça a l’air qu’il faudra attendre encore quelques jours pour avoir un peu plus de chaleur. Départ à 7h45, direction North Hero (sur le lac Champlain) à la rencontre de notre amis Robert de «Gisèle V». On s’ancre  à 1h15 à Pelots Bay après plusieurs appelles infructueux à la Marina North Hero afin de prendre un mooring, mais personne ne répond. Enfin la chaleur est bien installée en après-midi. Belle soirée retrouvaille, quoi que Robert a dû être un peu étourdie par le bombardement que nous lui avons fait subir en lui racontant nos expériences et nos souvenirs de voyage. On s’excuse Bob!

19 Mai : BONNE FÊTE CÉDRIC, NOTRE PETIT NAIN!!!!! Oh!!! Qu’il fait beau ce matin. On lève l’ancre pour traverser à Monty Bay faire le plein de diésel et rencontrer nos amis de «Lady Fine». Contrairement à ce que nous indique notre carte, Snug Harbor n’ont pas de diésel, il faut retourner à North Hero, deux heures de navigation inutiles. Retour à Monty Bay pour s’ancrer à coté de la marina Gilbert où son basé nos amis. On n’a même pas à mettre le dinghy à l’eau car l’aimable Louis fait notre taxi. Gros merci Louis! Le restant de l’après-midi passe à se raconter nos péripéties de voyage pour finalement se faire un Pot Lock sur «Lady Fine» avec leurs amis voisins Franz et Louise de «Franc Lou». Merci Francine. Très belle soirée en bonne compagnie. Après tous ces mois immergé dans la langue anglaise, c’est drôle d’entendre parler français tout autour de nous, je crois que la population de marin du  Lac Champlain est majoritairement Québécoise française.

20 Mai : Départ 6h30 on veut avancer le plus possible, Capi avait calculé que nous avions 70 milles à faire pour se rendre à St-Jean-sur-Richelieu. Oups! Surprise nous y sommes à 10h40. Et oui erreur de calcul, Michel a oublié de vérifier l’échel de chacune des pages de la carte, en réalité nous n’avions que 32 milles pour se rendre au Pont Gouin. 5 minutes plus tard on passe le pont et entre dans l’écluse 9. Yé! on va se rendre à St-Ours aujourd’hui. Normalement les 9 écluses se font en 4h. C’est la deuxième journée de la saison pour les éclusiers et les navigateurs manquent un peu d’entrainement ils viennent tous de sortir leurs bateau (et non ils n’ont pas passé l’hiver aux Bahamas les malchanceux…). En fait: les consignes sont nébuleuses, incompréhensions de certains Capitaine. Un bateau passe en catimini sans prévenir l’éclusier. Résultat: L’ordre entrée dans l’écluse est pèle mêle on se retrouve encore ‘’squeezé’’, les éclusiers ne comprennent plus rien. On finit par savoir que le gouvernement dans sont nouveau budget a coupé des postes et qu’ils sont en effectifs réduit. On nous prévient qu’il y a une grosse congestion dans tout le circuit et que ça risque d’être long. Nouvelle consigne, on doit s’arrêter au pont 10 et se mettre à quai, il y a une attente pour continuer. Après 1h30 à 2h de cette interminable attente, enfin on peut se rendre au pont 7 afin de se remettre à ce quai. Rendu au pont 7, bonne nouvelle le pontier ouvre le pont (il y avait déjà deux bateau à son quai), ça décongestionne, on est rendu 6 bateaux à la queue leu leu. Rendu à l’écluse 8, mauvaise nouvelle, tous les 6 bateaux doivent se mettre à quai. Là c’est la congestion totale, il n’y a pas assez de places au quai flottant pour tous ces bateaux, nous sommes les 5ième a arriver mais il n’y a plus de place pour nous, Capi repère un vieux quai de ciment, je cours changer les amarres de coté et on s’y attache.  Après une bonne heure,  les deux premiers bateaux sont invités à entrer dans l’écluse. Il est rendu 3h45, les écluses ferment à 4h30. On nous annonce qu’on reste ici pour la nuit. Les éclusiers sont très courtois et aimables mais nous sommes certains que nous servons de moyen de pression pour récupérer les postes coupés. C’est vrai que c’est inconcevable qu’un éclusier doit, après avoir éclusé (ici ce sont des écluses manuelles, donc fonctionnent à manivelle à bras d’homme (ou de femme), prendre une voiture pour aller au plus vite ouvrir le prochain pont et revenir à l’écluse afin de recommencer un autre éclusage. Bon là je ne veux surtout pas me plaindre mais ça fait 1 ½ mois qu’on gèle en naviguant et aujourd’hui, prit dans les écluses où il n’y a pas de vent il fait 27°C à l’extérieur et 34°C à l’intérieur du bateau. En soirée on en a assez, on part la génératrice et on met l’air climatisé, est-ce possible???

21 Mai : BONNE FÊTE STÉPHANIE !!!Suite de nos aventures dans le canal de Chambly. L’heure d’ouverture : 8h30, mais non, un éclusier est en retard. 1ier éclusage : 9h20, on n’entre pas dans celui-ci mais dans le prochain supposément dans 30 minutes. Mais non, il y a des bateaux montant et tant qu’à faire un éclusage ils vont les attendre, supposément 20 minutes. Mais non les bateaux ont prit leur temps ça va être plutôt 40 minutes. 11h50 enfin c’est notre tour. Par chance les 8 écluses se font rapidement et les ponts sont ouverts quand on s’y présente. Nous embarquons deux passagers de l’écluse 8 à l’écluse 7, Félix (2 ans) et son père. Le petit est selon les dires de son père, obnubilé par les bateaux mais a préféré jouer dans les escaliers tout au long de son très court voyage. On finit par sortir des écluses à 1h15. Surprise, aucune bouée de navigation dans le bassin Chambly. Le courant dans la rivière Richelieu est fort et par bonheur il est de notre coté. On avance bon train, 8.5 kn presque tout l’après-midi. Contrairement à toutes nos espérances nous arrivons à l’écluse de St-Ours à 4h, donc avant la fermeture. On entre dans l’écluse, Ah non, l’éclusier ne parvient pas à faire descendre l’eau, ce n’est pas vrai on ne restera prit dans l’écluse pour la nuit. Il envoie une assistante ‘’gosser’’ après le piton (cette écluse est mécanique). On dirait que le destin ne veut pas que notre voyage se termine… mais non, ça finit par fonctionner et on parvient à en sortir. On s’amarre au quai en aval de l’écluse pour la nuit. Demain sera la dernière journée de notre grand périple. Nous n’aurons pas de comité d’accueil car nous n’avons aucun moyen de communication, pas moyen de réactiver le cellulaire et pas de Wifi. On s’excuse Marie et Maurice, nous aurions bien aimé vous voir à notre arrivée au quai.

22 MAI : Fin du voyage!!! Il a plut toute la nuit et il pleut encore averse ce matin. Même le ciel pleure la fin du voyage. Le bateau aussi refuse d’entrer chez lui, le moteur bâbord refuse de démarrer, batterie trop faible probablement dut aux arrêts et départs trop fréquents dans les écluses hier. De la brume et de la pluie on aurait souhaité une plus belle fin. La remontée du fleuve se fait lentement car on est dans la purée de pois, ce qui nous aide par contre c’est qu’il n’y a aucun vent et que le fleuve est comme un miroir. Plus on avance plus il y a de la brume, a certains moments Capi doit naviguer en se fiant qu’au radar et au GPS et je vous jure que le ciel en a pleuré un bon coup. On est de retour mais on a toujours un problème de communication. Pas moyen de faire réactiver un des 5 cellulaires (2 canadiens, 2 américains et 1 bahamien) que nous avons abord. Merci  Marie d’être venu nous chercher pour qu’on récupère la voiture. On est de retour dans la vraie vie… Il reste à vider un peu du contenu du bateau et de retourner à la maison demain.

Quelle belle journée pour entrer chez soi!!!

Ce qui fut un rêve est devenu un souvenir!!!