mercredi 9 mai 2012

De Salt Pond SC à Manasquan NJ


2 Mai : Hourra!!! La météo est bonne. On entame la traversée de la Baie de Chesapeake (qui est ce qu’on appelle une mer intérieur). Au début de la journée on doute un peu des conditions, au loin un orage à bâbord, un orage à tribord, nous à peine 20 gouttes de pluie. Finalement les nuages s’écartent de notre chemin et le soleil apparait. Enfin on peut profiter du flybridge. Le Hic de la journée c’est que celui qui ne barre pas doit faire la chasse aux mouches. Tsé, c’est petites maudites mouches de maisons qui se tiennent à l’abri du vent et qui piquent les chevilles. On en est envahit. À 1h le vent vire au nord, ouf pas chaud, on retourne à l’intérieur. Un peu long le Chesapeake 190 milles de Norfolk au C&D Canal en apercevant à peine la terre au loin (et à certains moment pas du tout) pendant près de 100 milles. Étendu d’eau à prendre avec précautions car les conditions peuvent changer assez rapidement. Par chance aujourd’hui était la journée parfaite et ça nous a permit de faire 94 milles en 12heures pour s’ancrer à Solomon’s Island dans le Old House Creek.  Et oui on est rendu dans le Maryland.
Un beau souvenir pour nous, c'est ici que
 nous avons appris en 2010 la venue de Danik
3 Mai : HA… non encore une journée grise avec bruine qui tombe ce matin et brume. Par chance vent très léger, l’eau va être calme. Oups erreur, en sortant du Creek, semi soleil, c’était une couverture de brume que nous avions. Oups non les nuages reviennent, et le soleil de temps en temps mais la température est moyenne encore une conduite de l’intérieur. Le profondimètre d’en bas recommence à faire des niaiseries, il va certainement avoir son 4% le printemps prochain. Belle journée de navigation malgré tout car le Chesapeake et le vent sont restés calme. On a parcouru 86 milles pour s’ancrer dans la Bohemia River MD après 11h de navigation, 10 milles avant le C&D Canal.
Ici il doit y avoir des gens qui ont peur que leur maison
tombe à l'eau
Un quartier de maisons mobiles entassées les unes sur les autres
et il n'y rien d'autre autour

4 Mai : Selon la météo demain front froid et avertissement aux petites embarcations. On veut faire la Baie de Delaware avant que ça arrive. La météo s’annonce belle pour aujourd’hui mais au levé ce matin on est dans la purée de petits pois, grosse brume dense. On retarde un peu le départ espérant que ça se clair mais ça ne s’éclaircit pas. On lève l’ancre, on naviguera au radar. On ne peut trop tarder pour avancer car il y  a toujours la donne de la marée, on l’a apprit en s’en allant vers le sud (voir blog du 29 octobre 2011). On ne veut pas en baver cette fois-ci. Notre chronométrage est bon, on passe Chesapeake City à l’heure recommandé par Skipper Bob. En entrant dans la Delaware Capi est un peu désespéré, on ralentit à 5.5 kn. Il grogne contre Skipper Bob : ‘’ Ça marche pas son ost… d’affaire’’. Pourtant après un peu plus de 2h à ce train, la vitesse augmente graduellement mais surement. On atteint 10.2 kn et là, Capi est de bonne humeur. Et oui les recommandations de Skipper Bob sont valables. On s’est réconcilié avec cette baie qu’on croyait maudite. Super de belle navigation. On entre à Cap May NJ avec le soleil en bonus. Encré à 4h bien content d’avoir terminé le plus ardu du chemin du retour.
De la brume ce matin

Une mouette s'est trouvé une ile
Encore plus debrume en naviguant
Notre record de vitesse, aidé par le courant
de marée de la Delaware

5 Mai : On est les deux debout à 5h30, mauvaise nuit à cause d’un Ost… de voisin qui à fait marcher sa génératrice extérieur toute la nuit (bruit et odeur échappement toute la nuit). Là on se pose des questions : Yé tu mort juste après avoir eu le temps de la remplir de gaz? On n’a pas vu sa femme, elle est peut-être sous respirateur, de là son besoin impératif d’électricité? À 8h10 enfin panne d’essence de la génératrice, le bonhomme sort tout de suite (au moins yé pas mort…). Bon reste l’alternative de sa femme incapable de respirer. Son vieux va immédiatement remplir le réservoir. Ben là, elle doit suffoquer car il ne la repart pas. Il part plutôt son moteur et l’arrête 10 minutes après. Là soit sa femme est morte soit c’est juste un imbécile. Pas vu de Coast Guard accourir à son bateau donc conclusion c’est un imbécile. Imbécile heureux il ne  se rend pas compte qu’il y a des gens qui respirent autour de lui. Ce matin on est prisonnier de la brume c’est pourquoi on est encore ici puisque qu’on ne voit qu’un bateau, on l’examine. On attend impatiemment que la brume se tasse pour nous laisser faire un autre bout de chemin. Ce couvert  est encore plus dense qu’hier. On ne peut pas se rendre à Atlantic City par la mer (qu’on pourrait faire au radar) comme prévu car ils annoncent des rafales à 25 kn pour le début d’après-midi. On ne peut pas décollé d’ici avec cette brume pour faire le New Jersey Stretch car il faut bien voir les bouées car il n’y a pas de profondeur. Levée de l’ancre à 10h enfin c’est assez dégagé. Je vous rassure, la femme du voisin n’est pas morte on l’a vu lorsqu’il a levé  son ancre. Capi CAPOTTE il n’y a pas d’eau sous le bateau. On se beach pas longtemps après être parti. Un local nous avertit qu’il faut sortir de là assez vite car la marée baisse. ‘’ Oui oui monsieur on le sait’’. Il nous indique comment négocier ces bouées. On fait un bout de chemin et ce n’est pas long qu’on se reprend, mais là d’aplomb. Rien à faire il faut attendre que la marée remonte, mais en attendant elle continue de baisser. On est à environ 150 pieds face à un banc de bouette. Plusieurs bateaux passent entre nous et la boue et certains à fond de train ( Hé oui dans le 150 pieds…). Le bateau s’incline d’environ 20-25°, pas confortable de giter sans naviguer. Juste comme le bateau à reprit de son assiette et qu’on s’apprête à retenter de se sortir de là  deux bateaux passent. Le premier rebondit sur le fond mais parvient à passer mais pas le deuxième. Il est enlisé à une cinquantaine de pieds de nous. Pas content le monsieur il ne nous regarde même pas et appelle Sea Tow. Capi tente quand même de sortir et réussit. On se dirige sens contraire de notre chemin et s’ancre dans le canal en attendant que l’autre se fasse déprendre. Quand Sea Tow passe à coté de nous  Capi lui demande c’est quoi l’ost… de chemin. Très gentil le monsieur de Sea Tow il nous dit, avec un grand sourire, qu’il du très bon business dans ce cut. À notre premier essaie on était exactement dans la trail mais les fonds ont montés énormément depuis l’an dernier. ‘’ Tu vois l’ile qu’il y a là-bas, elle n’était pas là l’an dernier’’ nous a dit un local. On finit par sortir de là pour entrer à la marina Avalon NJ à 6h. Mais l’histoire ne se termine pas là, en arrivant à cette marina on panique il y du courant au moins aussi fort qu’au quai de l’horloge. J’appelle la marina pour avoir de l’assistance à l’accostage, pas de réponse. Je me demande comment je vais faire pour parvenir à retenir le bateau le temps de passer le cordage dans le taquet. Par chance le proprio de la marina aboutit sur le quai. Je lui demande c’est quoi ce courant? ‘’ Vent Est + marée de printemps + pleine lune = Courant de fou’’. Une fois les moteurs arrêter Capi entend un son dans la câle, en ouvrant la trappe, quelle surprise, le courant fait tourner l’hélice bâbord. Il parvient à l’arrêter avant que la transmission ne chauffe trop. Oui on a fait une erreur, puisque notre départ à été retardé à cause de la brume nous aurions dut rester à Cape May ce matin, mais après tout on ne se promène pas  dans la jungle mais bien dans une voie «navigable» balisée et américaine. Si on peut sortir du New Jersey là c’est vrai on le jure on ne refait plus jamais ce chemin. La prochaine fois ce trajet se fera par la mer, coute que coute.
La vue que nous avons ce matin

Ce que nous découvrons quand la brume se claire
(c'est le même petit bateau)
Ce n'est pas la photo qui a été prise croche,
mais bien le bateau qui penche
Pas facile un accostage dans ce courant
Vidéo: Attention le moteur n'est pas en marche


6 Mai : BONNE FÊTE À NOUS DEUX!!!! C’est notre 34ième anniversaire de mariage. Mais là pas le temps de fêter, on veut sortir du trou à bouette qu’est le New Jersey. Toujours la question, on prend ti la mer??? On écoute la météo, trop risqué avec les vents d’hier et ce qu’ils annoncent pour aujourd’hui. En se préparant au départ on voit ti pas «Dalou» un bateau rencontré aux Bahamas passé à coté de nous. Un appel VHF il passe par le NJ Stretch eux aussi. ‘’Ok on paie la marina et on va vous rejoindre’’. 10h on lâche les amarres, et le cauchemar recommence. Il l’on mit où leur eau??? La journée entière se passe sur les dents. En passant à Atlantic City on rappelle «Dalou» savoir où il pense s’ancrer? ‘’ Pour le moment je suis ancrer mais sans ancre (beaché), bouée 130, j’attends que la marée monte. Des grands bouts Capi met plein gaz pour passer par-dessus les butes qui se sont formée dans le canal. Pas très loin de l’endroit maudit de nos prédécesseurs, Daniel nous appelle au VHF, il nous a à vue et Capi vient de se tromper de canal, les bouées sont trompeuses et de plus il y en a une qui n’est pas de la bonne couleur. Merci de tes infos «Dalou».  On les rejoint mais non sans peine. On s’ancre 2 milles plus loin que Daniel et Louise à 6h30, après 49 milles de pure misère.
La grue, qui n'est plus qu'un tas de ferraille,
 a brisée en démolissant le pont et le projet s'est arrêté là
Petit patelin du New Jersey

7 Mai : En se réveillant on entend «Dalou» passer à coté de nous. On lève l’ancre à 6h15. Dans le premier demi mille on frotte le fond. Ça commence mal la journée. On avance lentement pour ne pas que le bateau ne s’enlise trop si nous nous prenons. Navigation très difficile à toujours chercher un peu plus de profondeur sous le bateau entre les bouées. Par chance aujourd’hui on ne s’est pas beacher, c’est déjà un bon point. Rendu à Manasquan on projette de traverser à Sandy Hook rejoindre «Dalou» mais un téléphone de leur part (on est rendu à 2 milles de l’inlet) nous avertit que la mer est moins calme que prévu. Comme nous sommes déjà très fatigué de la semaine que nous venons de passer, on décide de rebroussé chemin de 3-4 milles pour s’ancrer dans Metedeconk River à Manasquan NJ. Le moral tombe (sous le tapis) car puisqu’on ne traverse pas aujourd’hui on risque d’être coincé ici pour 4-5 jours. Vent et pluie annoncés pour le reste de la semaine. «Dalou» qui est un bateau plus rapide a finit par traverser directement à New York car ça brassait trop vers Sandy Hook. À ce qu’ils nous ont dit ils se sont faits brassé pas mal. Même si ça retarde notre retour je crois que nous avons prit la bonne décision.

8 Mai : Yé! il ne pleut pas (pourtant prévu par la météo). Ce matin c’est la recherche d’une marina. Par expérience, on ne veut pas de celles sur le bord de l’intra costal, juste devant l’inlet, pont levant avec sirène, trains et trafic autant terrestre que maritime. Dans la rivière où nous sommes, il y a au moins 5 marinas mais ils ne prennent pas de bateaux en transite. Il y en une qui nous accepterait pour quelques jours mais le monsieur me dit d’entrer à marée haute (qui est d’un demi pied) et me charge 150$ par jour sans Wifi, NON merci! On reste à l’ancre et on sort notre bazou, afin de chercher une place pour mettre pieds à terre (ça fait 10 jours que nous n’avons pas débarqué). On trouve le bar de l’American Legion, ils acceptent volontiers qu’on laisse le dinghy à leur quai. Grande marche, un peu de shopping, diner au resto et épicerie. On revient chargé comme des mulets mais sans bière, on se dit qu’on reviendra demain. En arrivant au quai des messieurs se présentent et nous offre de nous aider à mettre nos provisions dans le dinghy. Comme je viens de savoir que seulement les Liquor Stores vendent de la bière au New Jersey et que ça semble un peu loin, je leurs demandent le chemin pour s’y rendre. Ma stratégie à été bonne, un d’eux offre de nous y conduire en voiture. Je reste au quai, refusant l’offre d’entrer au bar avec l’autre monsieur… Capi profite du lift et le tour est joué pas besoin de faire les Sherpas demain. Sur cette rivière il y un beau cygne blanc très territorial, en l’approchant pour le photographier, le sans peur nous à charger, impressionnant quand même, il a réussit à nous faire une petite frousse. Bon une journée de passée…
Un cygne courageux nous charge
Quelle magnifique bête

9 Mai : Pluie, pluie, pluie et encore pluie depuis hier soir. Là je suis un peu découragée, en otage de cet endroit perdue, de la pluie et pas d’internet. Je prends une chance d’appeler la seule marina qui à une connexion Wifi mais qui ne peut pas nous prendre à quai à car le bateau est trop gros. J’explique la situation à la gentille Karen qui me donne gratuitement le code d’accès. Merci madame vous m’avez sauvé d’une dépression de statisme… En voyageant on rencontre beaucoup de gens aimables et serviables. Après avoir consulté tous les sites de météo qui nous ont confirmés que nous ne pouvons pas traverser vers New York aujourd’hui, on joue aux cartes pour passer le temps.