dimanche 15 avril 2012

De Fort Pierce Fl à Skull Ceek SC

Les photos suivront...

5 Avril : Départ à 8h45. La levée de l’ancre a été ce qu’on appelle dégueulasse, de la glaise collante sur la chaine et sur l’ancre. Toutefois c’est un ancrage confortable à l’abri des bons vents de la soirée d’hier. Capi en a ras le pompon du vent, il en fait presque des cauchemars et la météo n’a aucune pitié pour lui car encore cet après-midi il vente fort et les prévisions pour la nuit prochaine sont encore pires. On se met à l’abri à 2h45 après 45 milles parcourus et un orage en avant-midi. Le réservoir à eau est tranquille depuis notre départ des Bahamas, je crois qu’il était allergique a l’endroit comme mon capitaine est allergique au vent.

P.S. Je m’ennuis des Bahamas!!!

6 Avril : Départ à 8h15, seulement 24 milles à faire pour notre arrêt à Cocoa Village afin de réparer le réservoir. Nous savons ou chacun des magasins se situent pour y avoir séjourné à deux reprises, ce qui nous fera faire moins de couraillage. Arrivée à 11h et devinez quoi, il vente encore en fou et il parait que nous en avons pour quelques jours avec ces rafales. Espérant que ce vent passe pendant que nous serons arrêtés… Encore un orage juste après s’être ancrer. Arrivé à Cocoa, j’appelle pour louer une voiture, il faut transporter 100 à 200 pieds de tuyaux de drainage. C’est le week-end de Pâques et Avis qui est la seule entreprise de location près d’ici  n’a plus une seule voiture de disponible pour le congé. On décide qu’on reviendra en taxi. En marchant nous croisons un U-Haul, ils ont une camionnette de disponible mais Capi a oublié son portefeuille au bateau, tant pis je conduirai (pour ceux et celles qui me connaisse je hais les camions…). On achète 100 pieds de ce tuyau car on ne veut pas à avoir à transporter un bout de tuyau qui serait de trop et on retourne subito presto au bateau l’installer au cas où ça en prendrait plus. Ce sera suffisant pour terminer le voyage on ne remplira pas le réservoir à pleine capacité puisqu’aux USA l’eau est facile à obtenir. L’avenir nous dira si la solution est bonne. On se paie la traite et on va souper au resto.

P.S. Je m’ennuis des Bahamas!!!

7 Avril : La fatigue des derniers jours se fait sentir, ce matin on s’est levé à 8h du jamais vu durant l’hiver. Notre activité de la journée se résume à faire l’épicerie, la déposer au bateau,  rapporter la camionnette et prendre la grande marche pour revenir au dinghy. Capi huile les petits ventilateurs de l’Inverter qui ont travaillés bien fort durant nos journées à la plage (bidule qui transforme le 12 volts en 110 volts pour le frigo). On se permet même un petit somme dans l’après-midi. On est fin prêt pour faire un bout de chemin vers le nord. Depuis quelques jours le soleil prend des pauses et les nuages sont actifs, tout comme le vent.

P.S. Je m’ennuis des Bahamas!!!

8 Avril : Départ à 8h15, c’est encore nuageux mais enfin le vent s’est calmé la nuit dernière. Il fait 20° ce matin et on trouve ça un peu frisquet alors on débute la journée en pilotant de l’intérieur. Il faut dire qu’on se refuse à s’habiller avec plus qu’un short et un t-shirt et qu’il nous est impossible de mettre des souliers. La consolation c’est que les dauphins ont recommencés à venir jouer autour du bateau. C’est mon activité principale dans l’intracostal, les admirer. On passe l’avant-midi à  l’intérieur et l’après-midi au flybridge mais avec une petite laine. Rendu à l’ancrage surprise, il y a déjà 5 bateaux d’ancrés. Au mois de décembre lors de notre passage ici nous étions les premiers à nous y ancrer et seulement «New Life» nous y avait rejoint, c’est là que nous avions fait leurs connaissance. On s’ancre et le courant nous joue des tours et on se retrouve trop près d’un bateau américain. On relève l’ancre et on recommence, encore un peu près mais la marée va changée et on verra comment le bateau se place. Aussitôt les moteurs arrêtés, l’ost… d’amerloc se désancre et part. Il aurait quand même put nous faire un petit signe et ne pas nous laisser faire notre deuxième ancrage. On se rend compte que 3 de 5 bateaux étaient des locaux et partent à l’heure du souper. Tout devient calme, le vent est tombé, le soleil est là et l’eau est tranquille ce sera une soirée reposante. Juste avant le couché du soleil un voilier, cette fois-ci Ontarien vient se mettre à l’ancre juste trop près de nous. Capi abdique, advienne que pourra…

P.S. : Je m’ennuis toujours des Bahamas mais là je ne vous parlerai plus…

9 Avril : Choc thermique au petit matin, il fait 17° dehors et 17° à l’intérieur, vous riez mais pour nous ce n’est pas chaud. En mettant le nez dehors, le capitaine (voisin trop mitoyen) nous avoue qu’au changement de marée hier soir, son voilier et notre bateau ne réagissant pas de la même façon au courant, ce sont trouvé très près et il a même sorti sa gaffe afin de nous pousser un peu. Levée de l’ancre à 8h30 notre but serait de se rendre à St-Augustine. Pour les 25 milles avant cette ville il n’y a aucun ancrage, alors, soit on arrête très tôt soit on s’y rend. L’intracostal est une toute autre navigation qu’aux Bahamas. Là bas il y a beaucoup d’endroit où on navigue dans très peu d’eau mais au moins on a l’avantage de voir le fond. Ici on navigue souvent dans très peu d’eau mais on ne voit pas dans un pied de creux. Fini la navigation à vue. Si les dauphins savaient comment l’eau est claire par là je suis certaine qu’ils y déménageraient tous. On y arrive à destination à 4h15, 64 milles parcourus (aidé de la marée). Nous resterons ici pour 2 jours, il ne sert à rien de monter trop vite au nord puisqu’il faudra attendre l’ouverture des écluses de Champlain et de Chambly.

10 Avril: Aujourd’hui nous avons planifié d’aller visiter le phare de St-Augustine. En matinée un brouillard sur la région nous empêcherait de  profiter au maximum de la vue. Juste avant l’heure du diner Capi décide de mettre le dinghy à l’eau. OUPS!!! Il y a un tube de dégonflé, on a une crevaison. Changement de programme, pas de sortie mais plutôt une réparation de notre bazou. Pendant que nous y sommes et puisque nous avons acheté de la colle on en profite pour recoller les 3 pieds du fond qui sont encore décollés et qui permettent à notre char de se transformer en piscine. Puisqu’il faut attendre que la colle réagisse et sèche bien, on est cloué au bateau pour la journée. Dommage car le ciel s’est complètement dégagé, il fait très beau, le panorama du phare doit être magnifique. On remet ça a un autre voyage, on repart demain.

11 Avril: On lâche le mooring pour arrêter à la marina faire le plein de diesel et surtout d’eau. Ce sera le grand test pour savoir si notre solution pour le réservoir à eau fonctionne comme prévu. Départ à 9h. Nous avons su que depuis 4 jours ce n’est pas de la brume qu’il y a le matin mais de la fumée d’un feu à 100 milles d’ici. Si vous passez par la Municipal Marina de St-Augustine, saluez le sympathique Stéphane, originaire d’Abitibi, établit dans cette ville depuis 10 ans. Il semblait bien content de notre petit cadeau (une cannette de sirop d’érable). En partant les raies nous offrent un beau spectacle en faisant de la voltige hors de l’eau. Sur notre chemin, un chantier maritime de l’armée américaine et comme à l’allée, le GPS fait des siennes. Ancrage à 2h à Fort George River Fl et 43milles de parcourus. La marée adonne mieux dans ses heures qu’à l’allée, elle est pour le moment plus souvent avec nous que contre nous. Fait cocasse de la journée, un trawler en approche s’informe par VHF  sur l’ancrage où nous sommes. En jasant il demande à Capi : ‘’Je ne veux pas être indiscret mais on était au même ancrage à Cocoa Village, pourrais-tu me dire ce que tu faisais avec tout ce gros tuyau noir?’’. On a dut intriguer plusieurs navigateurs nous voyant transporter et monter à bord 100 pieds de tuyau de drainage. On a pensé répondre qu’on trouvait qu’il y avait trop d’eau autour du bateau et qu’on voulait essayer de la faire drainer. En passant ça fonctionne à merveille dans le rédervoir.
De la fumée en Floride

12 Avril: Départ à 7h30, on essaie de profiter de la marée. En sortant de la petite rivière où nous sommes ancrés, Oh! LaLa!!! Il vente, on fait environ 2 milles dans l’intacostal et le bimini veut arracher. La météo annonçait des vents de 20 à 25 kn avec des rafales pouvant aller jusqu’à 35 à 39 kn mais pour l’après-midi. Encore une fois ce vent s’est présenté trop tôt au travail, et comme si ce n’était pas assez il est froid. De plus on le reçoit de face, puisque nous avançons à 6.6 kn cela s’additionne à la force du vent. On fait demi tour et retournons à notre ancrage. On ne bougera pas aujourd’hui, on va attendre une température plus clémente. J’en profite pour faire un peu de lavage qui sèche rapidement dans ces conditions. Trois bateaux ancrés à coté de nous sont partis mais deux d’entre eux on appelé pour entrer à la première marina ‘’quais à l’intérieur s’il vous plait’’ qu’ils ont demandés, l’autre n’avait pas de bimini et nous a dit qu’il n’allait pas très loin.  

13 Avril: Départ à 9h car si on était parti plus tôt on se serait trop battu contre la marée. Aujourd’hui nous avons quitté la Floride et ça parait dans la température, on gèle. En Georgie le vent est aussi fort (encore 20 à 25 kn), ça ne lâche toujours pas. Tous les gens qui ont fait l’intracostal vous diront que la Georgie est l’état le plus difficile à traverser, par chance il n’est pas long (136 milles). Aucune profondeur d’eau, il faut vraiment prendre en considération la marée. Presque pas de protection pour s’ancrer, n’oubliez pas que ce sont les prairies maritimes… On s’ancre à 2h car le prochain bon ancrage est à environ 30 milles et bientôt ce sera la marée descendante ce qui nous ralentit considérablement, avec ce vent et 2 inlets à traverser dans les prochains milles ça suffira pour aujourd’hui. Après souper encore un beau spectacle, les chevaux sauvages sont venus brouter sur le bord de la rivière. Des dauphins nagent autour du bateau (mais l’eau est boueuse). En soirée on a de la compagnie 4 kayacs débarquent sur la rive pour la nuit. J’ai bien dit sur la rive parce que ici pas de plages (comme aux Bahamas) mais plutôt une mare de boue… C’est ça la Georgie…
Les chevaux sauvages

Ce n'est pas l'eau ni les plages des Bahamas...

14 Avril: Départ tôt, 6h00 marée oblige. Ce matin nous devons passer le Jeckell Creek qui est à peu près le pire bout de la Georgie, fortement recommandé d’y passer à mi-marée ou plus. Si nous ne partions pas à 6h, il aurait fallu partir vers 11h. Comme nous avons bien hâte d’avoir fini cet état on fait une grosse journée. Nous avons passé dans 6 inlets, dont le premier avec des vagues de 6 à 7 pieds (marée contre vent). Des journées comme aujourd’hui la marée nous pousse ou nous tire dépendant où on se trouve dans l’inlet, mais pas moyen de chronométrer notre navigation avec celle-ci. Arrêt bien fatigué (mais bien encouragé) à 4h30 avec 84 milles derrière nous. Il ne reste que 36 milles à la Georgie si les mouches ne nous ont pas mangés. Je crois qu’ici c’est leur activité première d’élever des mouches (petites, vertes ou jumbo il y a de tout).

15 Avril: Levée de l’ancre à 7h15, c’est la marée descendante et nous voulons sortir de notre Creek avant la marée basse. Journée stressante car, toujours pas beaucoup d’eau sous le bateau. Capi a mal dormit la nuit dernière, ce n’est pas une bonne journée pour lui. Comme nous sommes partis à marée descendante nous voyageons presque toute la journée à marée basse (la marée haute est plus tard en après-midi). Notre drapeau Canadien énerve quelques marinas en bordure de l’intracostal, on se fait avertir de notre vitesse alors que des bateaux américains passent plus vite que nous et ne se font rien dire (ils font souvent de plus grosses vagues que nous). Jetée de l’ancre à 3h15 à Skull Creek, Caroline du Sud. Spectacle de dauphins qui se chamaillent (on croit que deux mâles veulent conquérir une femelle). La Georgie est enfin du passé mais je dois dire que c’est là qu’il y a le plus de ces belles bêtes. Hé oui je recommence à vous parler des dauphins, que voulez-vous, c’est plus fort que moi…